Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Témoignage

 Voici un message que j'ai écris, le 6 juillet 2004 sur un forum de parents, des mamans qui essayaient de surmonter la mort de leur bébé et d'autres qui expliquaient par quoi elles étaient passées. Je me suis permise ce jour de me joindre à elles. Cela m'a aidé un peu et je les remercie. Beaucoup de souffrance, de solitude, d'incompréhension de la famille et des amis, de non-dits des médecins, d'injustice, de désespoir, voilà ce que ressort de nos témoignages. Voici le mien...

Bonjour à tout le monde!

J’ai besoin moi aussi de me défouler, car j'en ai gros sur la patate, bien que mon fils soit : sauvé…

Je souhaite revenir sur le sujet du streptocoque B, ce germe je l'ai transmis à mon bébé, le gynéco de la maternité qui me suivait pour les derniers mois de ma grossesse a fait l'impasse sur le test.

En contrepartie le pédiatre de cette même maternité a réagi très vite. Enfin bref je n'arrive pas à en vouloir à ce gynéco. Certes mon bébé aurait été moins atteint si j'avais eu des antibiotiques à l'accouchement et encore je ne sais pas.

Ce test n'est pas obligatoire, la faute à qui? A la sécu, car ça coûte trop cher??C'est la faute du gynéco qui me suis depuis des années et qui aurait du me faire faire le test avant la conception??C'est ma faute car je n'ai pas bien soigné mon rhume et ça a entretenu l'infection??Mon mari me l'aurait-il transmis? La sage femme n'a pas fait le test assez rapidement? Est ce que j'aurai du refuser de prendre ce "cacheton" qui évite les contractions, et j'aurais fait une fausse couche (du au germe), cela aurait évité à mon enfant de souffrir??

Je crois que l'on va arrêter de se torturer l'esprit et vivre le futur pleinement. Il y a à peine une génération mon bébé serait mort et moi sûrement avec ou internée. J’ai fait ce que l'on appelle des fièvres puerpérales:40 de fièvre du au germe du streptocoque B.

Aujourd’hui, après des journées d'angoisses, des allées et retours à l’hôpital, dans les embouteillages et la chaleur! Après des après-midi à regarder cet enfant se battre, au milieu de ces machines qui sonnent sans cesse, à vous rendre fou. Peur que ce bébé ait des séquelles neurologiques ou respiratoires graves. Après des jours à tirer mon lait sans savoir si un jour il pourra le boire. Caresser, parler à ce petit qui ne bouge pas car sous "curare"(coma artificiel).Essayer de ne pas l'aimer car il peut partir du jour au lendemain. Après des inquiétudes sur mon couple, est-ce qu'il va tenir à cette épreuve? Aller dans cette chambre remplie de cadeaux et bébé toujours à l'hôpital.

Après avoir fait le tri de ses amis et dans sa famille, car on se rend compte que certains sont idiots.

Parfois on ne peut pas compter sur ceux que l'on aime le plus, et ça fait mal. Canule, intubation, perfusion, gavage, curare, poumons artificiel, transfusions, morphine: des mots qui font peur. Une amélioration puis une rechute, on y croit puis on se refuse d'y croire!

Et puis un jour nous arrivons habillés toujours comme de vrais chirurgiens, et il y a cette canule et cette grosse machine en moins. Et bébé ouvre tout doucement les yeux quand son papa lui parle. Alors on met en marche cette petite boite à musique pour le stimuler. Un petit pied bouge, son bidon bouge, on s'inquiète on avait l'habitude de le voir immobile.

Et puis quelques jours après l'infirmière vous demande si vous voulez le prendre dans vos bras."Je peux??"Je fonds en larmes tellement je suis émue et heureuse. Les médicaments et les machines sont enlevées au fur et à mesure cela fait un mois que notre fils est en réanimation et le voilà transféré en pneumologie, Nous ne réalisons pas, je porte toujours ce masque et me lave les mains trop souvent cela n'est plus obligatoire, mais je le fais quand même. Puis voilà la chose la plus inespérée : mon bébé au sein qui tète avidement.

Et puis ce jour où je monte dans l'ambulance mon bébé sur ce brancard immense. Un" flash back»: deux ans plutôt j'étais auprès de ma mère dans une ambulance semblable, elle sur le brancard à la place de mon fils, direction les soins palliatifs où elle allait enfin se reposer pour l'éternité, elle qui s'était tant battue! Elle est partie dans la douleur, son petit fils est arrivé dans la même souffrance.

Mon bébé est à la maison : je pleure...

 

   Après « enquête » sérieuse de ma part et de mon mari :Le test du streptocoque B est obligatoire depuis 2001.Nous avons intenté un procès contre la maternité et le gynécologue ,malgré les fautes révélées nous avons perdu. Nous voulions juste une reconnaissance des préjudices subits pour nous parents et pour notre fils, afin de tourner la page...le gynécologue jouait sur le mot "systématique" pour lui cela ne signifiait pas "obligatoire"...mon fils est né en 2004,jai bien peur de ne pas avoir été un cas isolé...

Tag(s) : #Être maman
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :