Renaître à soi

J’ai 46 ans !...4+6= 10= 1…égal un nouveau cycle de vie…vous ne me suivez pas? Ce n’est pas grave! Sachez juste que la roue tourne et que c’est un nouveau départ!

Je suis morte plusieurs fois dans ma vie et ce cycle qui se termine n’a pas fait exception…je suis morte pour renaître à nouveau…10 ans que je cogite, bataille, nettoie, balaye, tri, enquête, décortique…j’ai compris, conscientisé, assimilé…ça n’a pas été simple. J’ai souffert le martyre, j’ai pleuré, fait face à mes plus grosses peurs et je suis toujours là, la larme à l’œil, le sourire en coin, la peur au ventre, le cœur ouvert malgré qu’il ait été brisé, tout comme l’âme a éclaté…c’est pas nouveau, c’est du déjà vu, du coup j’ai moins flippé, ça fait un mal de chien, c’est noir, c’est vide, ça tourne et ça t’aspire ,mais c’est rien par rapport aux traumatismes et aux blessures de l’enfance qui se réveillent dès qu’elles peuvent et qui te font faire n’importe quoi pour être aimée, qui te font jusqu’à accepter l’inacceptable pendant des années…46 ans pour comprendre, pour pardonner, pour apprendre à te connaître, pour savoir un peu près qui tu es et ce que tu veux…tu sais déjà ce que tu ne veux pas c’est déjà un grand pas…tu as ouvert ta cage :p’tain clé, elles sont où ?Finalement j’ai attaqué les barreaux, un a un les barreaux de ma jolie cage dorée ce sont enlevés pour découvrir que la clé c’était moi…je n’ai pas pu m’envoler de suite trop de peurs et mon père a dû me rendre mes ailes avant, mes jolies ailes ne m’ont pas tenues malheureusement, encore trop de choses qui me tenaient au sol, j’ai virevolté jusqu’à que je vois mon monde s’écrouler, ce monde fait d’illusion et de faux semblants, de croyances d’une éducation trop limitantes, tout s’est cassé la gueule…toute les baies vitrées de mon monde se sont écroulées :la belle enfance, le beau mariage, toutes les belles histoires pour tenir, ce sont cassées la gueule…une à une les baies vitrées ce sont effondrées dans un fracas effroyable et pas sans douleur…il a fallu encaisser chacune de ces désillusions.

Puis je les ai de nouveau rencontrées ces eaux troubles, ces ombres et ce vide abyssal, je suis descendue bien bas… je crois que je me suis même mangé les carreaux de la piscine car j’ai encore touché le fond, j’en ai mal à la mâchoire, j’en ai mal au dos, le choc a été rude. J’ai traversé toutes les émotions désagréables au point que seul les plus courageux d’entre nous savent le faire…je les ai traversé en les regardant en moi, en les vivant, en les assimilant. Fini de les refouler, fini de se battre contre…j’ai traversé la mer de colère et celle de la tristesse, j’ai cru que j’en avais perdu ma flamme, oui j’étais morte…mais on ne la perd jamais en fait notre flamme. Elle est toujours là ! Faut traverser ces eaux boueuses , vivre la douleur, la peur, la tristesse, un peu la mélancolie mais pas trop, parce qu’elle t’aspire trop vite…et la colère, la déception…regarder ce que ça fait en soi…ce n’est pas agréable mais tu n’as pas le choix que de regarder tout cela en face…c’est long, c’est fatiguant et épuisant mais pas le choix si tu veux remonter…c’était pénible j’avais beau pousser du pied pour faire impulsion ça ne voulait pas !Faut vider ma grande, vider tes poches, tes sacs et tes valises, trier les cartons et les malles données en héritage. Fausses croyances, traumas et blessures de l’enfance, sans oublié le transgénérationnel ,oui toi le second né c’est pour ta poire…vilain mouton noir de la famille, mange ce que tes ancêtres n’ont pas su travailler…mange et digère…oui digérer, oui c’est bien ça !Fini d’écarter la douleur, fini de faire semblant…vis, vis ton émotion, et assimile…laisse ton corps le vivre…plusieurs fois si il le faut…tous les outils mis a ta disposition te seront utiles pour vivre ce que tu as vivre ,évite les médocs, la respiration sera ton alliée, pour vider tout ce que tu trimballes et traverser ces eaux boueuses…tu les traverses c’est tout, tu y retournera sûrement encore car tu es remonté mais tout n’est certainement pas vidé…Je suis remontée, doucement et difficilement, j’ai dû lâcher beaucoup ,j’ai lâcher plus que ce que je voulais et c’était difficile. J’ai eu honte de le faire, j’avais l’impression de renier mes aïeux, et mes convictions, j’ai posé les armes et les combats, j’ai déposé un espoir devenu trop lourd, ça m’a fait un mal de chien…et je suis remontée doucement, j’ai arrêté de me débattre, ça a mis du temps, j’étais souvent perdue, je ne savais plus où aller et puis j’ai fini par sortir la tête de l’eau…je me suis dis ça y est c’est bon !Mais non !Je ne pouvais pas me remettre à nager, pas possible…et puis j’ai compris, il a fallu accepter, accepter d’être épuisée et depuis je fais la planche…je ne sais pas où je vais, je pleure, je ris, je me mets en colère, le cœur est de nouveau bien ouvert laissant passer la lumière entre ses fissures, ces blessures vues, lavées et pansées comme j’ai pu…la flamme est réapparue ,tu sais ce petit truc en toi qui remplace ce vide béant quand un truc te fait plaisir…

Et puis la lumière…oui ! La lumière…la lumière chaude est blanche, rassurante, je crois qu’on peut y mettre les mots « amour et plénitude » dessus…cette lumière qui traverse les fissures de mon cœur, cette lumière que je croyais venir de l’extérieur, que je cherchais à l’extérieur de moi, chez les autres, ou de l’autre côté du voile. Cette lumière que je ressentais dans les bras de ma maman de son vivant , mais aussi après sa mort quand je pensais à elle Cette douce chaleur et lumière ressentie dans les bras de mes enfants mais également lors d’une méditation , cette lumière vu au bout du tunnel à l’âge de 14 ans…oui je vous l’ai dit, je suis morte plusieurs fois dans cette vie…cette lumière tant quémandée, recherchée…oh !Quel bonheur elle est aussi en moi…alors ma coupe que j’ai vidé à tort et à travers en espérant, faut le dire, que mon entourage la remplisse en contrepartie, et oui fausse croyance que je vous invite à vous débarrasser si ce n’est pas fait. Ce n’est pas aux autres de remplir votre jauge d’amour mais à vous !…Ma coupe je vais la remplir sans vergogne!